Quel est le jour le plus douloureux après une opération des dents de sagesse?

Les dents de sagesse, aussi appelées troisièmes molaires, sont les dernières dents à faire leur apparition, généralement entre 17 et 25 ans. Lorsque la mâchoire ne dispose pas de suffisamment d’espace, ces dents peuvent pousser dans une mauvaise direction ou rester incluses dans la gencive.

Ces anomalies de position entraînent souvent des douleurs, des inflammations, voire la formation d’un kyste dentaire. Parfois, la dent de sagesse partiellement sortie crée un espace propice à l’accumulation de bactéries : c’est la péricoronarite, une infection douloureuse nécessitant souvent une extraction.

Extraire les dents de sagesse permet d’éviter la migration ou la rotation des autres dents, les douleurs chroniques à la mâchoire ou les infections répétées. Dans certains cas, l’extraction permet également de préserver la santé osseuse et d’éviter d’éventuelles reconstructions comme une greffe osseuse dentaire, souvent nécessaire après des pertes osseuses liées à des infections anciennes.

Chaque cas est évalué individuellement par le médecin chirurgien oral, afin de proposer un traitement adapté et respectueux de la santé bucco-dentaire globale du patient.

L’extraction des dents de sagesse est réalisée sous anesthésie locale dans la grande majorité des cas. L’intervention débute par une incision légère de la gencive, puis, si la dent est incluse, une section de l’os peut être nécessaire pour la dégager.

Le praticien utilise des instruments fins et précis afin de minimiser le traumatisme et de garantir une récupération rapide.

Dans les cas où plusieurs dents doivent être retirées ou lorsque l’anxiété du patient est importante, une anesthésie générale peut être envisagée.

Le temps opératoire varie de 15 à 60 minutes selon :

• le nombre de dents à extraire ;
• leur position et leur niveau d’iclusion ;
• la densité osseuse ;
• la réaction du patient.

Une fois la dent retirée, le chirurgien referme la gencive par des fils résorbables et place une compresse pour favoriser la coagulation. La période post-opératoire débute immédiatement : la formation du caillot sanguin est essentielle pour protéger l’alvéole et amorcer la cicatrisation.

Le pic de douleur survient généralement entre 24 et 48 heures après l’opération. Cette réaction est due à l’inflammation naturelle qui se met en place pour réparer les tissus. La joue peut alors être gonflée, la mâchoire sensible et l’ouverture de la bouche limitée.

Ce pic correspond au deuxième jour post-opératoire, considéré comme le jour le plus douloureux après une extraction de dents de sagesse. Ensuite, la douleur diminue progressivement, surtout si le traitement médicamenteux et les consignes post-opératoires sont bien suivis.

La douleur est souvent localisée sur la zone opérée, mais elle peut aussi se diffuser vers l’oreille, la tempe ou la gorge. Elle est plus fréquente et plus intense sur la mâchoire inférieure, où la structure osseuse est plus compacte.

Certaines personnes ressentent une légère gêne à la mastication ou une sensation de tiraillement au niveau de la gencive, tout à fait normales.

La gêne diminue nettement à partir du troisième jour, mais une sensibilité persistante peut durer jusqu’à une semaine. En cas de chirurgie complexe, la cicatrisation complète des tissus mous peut s’étendre à dix jours. Si la douleur augmente au lieu de diminuer, un contrôle est nécessaire pour écarter toute infection ou alvéolite sèche.

La principale complication post-extraction est l’alvéolite sèche, lorsque le caillot sanguin protecteur se détache prématurément. Elle provoque une douleur vive et profonde, souvent accompagnée d’une mauvaise haleine.
Cette situation nécessite une consultation rapide : le praticien nettoie la plaie et applique un pansement médicamenteux pour calmer la douleur et favoriser la guérison.

Une infection post-opératoire peut aussi apparaître si les bactéries colonisent la plaie : gonflement important, fièvre, écoulement ou goût désagréable doivent alerter.

Dans de rares cas, une infection osseuse mal traitée peut entraîner des pertes tissulaires nécessitant une future greffe osseuse dentaire.

Les patients ayant subi ce type d’intervention doivent également connaître les symptômes d’un rejet suite à une greffe osseuse dentaire (article à venir sur le blog A&M Groupe).

Une bonne gestion de la douleur repose sur trois piliers : le traitement médicamenteux, les soins locaux et le repos.

Le chirurgien prescrit des antalgiques adaptés (souvent à base de paracétamol ou d’ibuprofène) et, si nécessaire, un anti-inflammatoire. Ces médicaments doivent être pris à intervalles réguliers, sans attendre que la douleur s’installe.

Le froid reste un allié précieux : appliquez une poche de glace sur la joue pendant dix à quinze minutes, plusieurs fois par jour pendant les premières 24 heures.
Évitez de rincer la bouche trop vigoureusement, de fumer ou d’aspirer avec une paille, car ces gestes peuvent déloger le caillot.

Une alimentation tiède et molle est recommandée les premiers jours (purées, yaourts, soupes). Il faut éviter les aliments chauds ou épicés, ainsi que l’alcool, qui peuvent retarder la cicatrisation.